Group show inaugural “Être-là”
Le Clézio Gallery
157, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8e
Jusqu’au 25 janvier 2025

Pourquoi il faut y aller 

Antoine et Yan Le Clézio forment un couple biculturel franco-chinois. Ils ont inauguré leur galerie mi-novembre, un peu à l’écart des enseignes groupées autour de l’avenue Matignon. La charte graphique a été confiée à un designer, l’espace aménagé par une architecte afin d’en conserver le cachet tout en arrondissant les angles pour mieux accueillir les visiteurs. Subtil. 

Ce qu’on y voit 

Les quatre artistes présentés sont de notoriété et de provenance variées, mais leurs œuvres, grâce à un accrochage sensible, se répondent comme par ricochets. Une peinture hyperréaliste de Kari Vehosalo dialogue avec une sculpture d’Hanna Råst placée sur un lit de sable doré qui fait écho aux pigments naturels utilisés par Elsa Salonen, tandis que la vidéo de Jaan Toomik (Waterfall, 2005) troue par intermittence le silence ouaté du lieu. 

On aime 

Placé sous vitrine, le moulage en bronze des photos de famille d’Hanna Räst (Weight of memory, 2022), prend toute sa signification lorsqu’on le tient en mains. En accord avec un protocole défini par l’artiste, les galeristes invitent en effet à enfiler une paire de gants blancs pour apprécier le poids symbolique de cette œuvre. Touché. 

Adventskalender
Galerie Dohyang Lee
73-75, rue Quincampoix, Paris 3e
Jusqu’au 28 décembre 2024

Pourquoi il faut y aller 

Parmi les artistes que Dohyang Lee a repérés et exposés, on peut citer Julien Creuzet, Hoël Duret, Jenny Feal, Marcos Avila Forero (lauréat 2020 du prix de la Fondation d’entreprise Pernod Ricard), Nefeli Papadimouli (sélectionné pour la 17ème Biennale de Lyon) ou encore Louis-Cyprien Rials. Une vraie pépinière.

Ce qu’on y voit 

En prenant pour prétexte le principe du calendrier de l’Avent, compte à rebours ludique et gourmand avant Noël, la galerie donne à voir un échantillon de la création contemporaine : dessins colorés d’Hugo Béhérégaray, compositions abstraites de papiers sérigraphiés de Jade de Rooster, sculptures conceptuelles de Jérémy Berton, animation vidéo de Mackerel Safranski, Diorama de brume de Ronan Debosque, planches botaniques sur feutre de Sarah Illouz & Marius Escande, peintures sur papier translucide de Yeonjin Oh… 

On aime 

Le geste d’offrande imaginé par l’artiste pluridisciplinaire Elisabeth S. Clark avec sa sculpture à emporter, « pois » unique et minuscule en porcelaine émaillé, à fixer grâce à sa tige d’acier à un revers, à un rideau ou dans un coin de son esprit pour réfléchir à la notion de partage suggérée par son titre With, mere, near, together (avec, simple, proche, ensemble). 

Sara Favriau – L’aveu musclé
Galerie Maubert
20, rue Saint-Gilles Paris 3e
Jusqu’au 8 février 2025

Pourquoi il faut y aller 

Elle a été l’une des premières artistes sélectionnées dans le cadre du programme des résidences artistiques de la ville-oasis d’AlUla : c’est là, au milieu des sites archéologiques, que Sara Favriau a commencé la collecte de débris qui devait donner naissance à sa série fascinante des Petits Riens. 

Ce qu’on y voit 

Disposés à intervalles réguliers le long des murs, à une hauteur (1,30 mètre) qui oblige à baisser le regard, des sculptures lilliputiennes des Petits Riens témoignent de l’assemblage minutieux de matériaux hétéroclites et ordinaires : éclat de phare de voiture, plume d’oiseau, brindille, jouet minuscule, minéraux divers, barrette métallique… Une recension des territoires, au prisme de leurs infimes résidus. 

On aime 

La modestie apparente d’une œuvre débutée en Arabie Saoudite et poursuivie à Saint-Rémy-de-Provence, puis Bobigny qui tient dans un «tote bag » tout en assumant une dimension encyclopédique. 

Than Hussein Clark – Despair
Crèvecœur
5 & 7 rue de Beaune Paris 7e
Jusqu’au 1er février 2025

Pourquoi il faut y aller 

Aussi talentueux (designer, scénographe, écrivain, poète, acteur…) que déconcertant, Than Hussein Clark poursuit une œuvre profuse qui emprunte aux arts décoratifs et à la littérature pour incarner une vision queer et théâtrale de l’histoire de l’art. 

Ce qu’on y voit 

Mobilier en résine engravée, vitrines, sculptures assemblant entre eux des métronomes, photomontages, cabinets dont les portes entrouvertes sont gardées par des figures souriantes de squelettes… Le décor planté par Than Hussein Clark est semé d’indices et habité par des figures plus ou moins célèbres du siècle dernier, du richissime Charles de Beistegui à Marcel Broodthaers en passant par Greta Garbo et par la silhouette du père, décédé, de l’artiste. 

On aime 

La richesse des références littéraires, cinématographiques, historiques et autobiographiques convoquées jusqu’au maniérisme exacerbé par une installation qui tourne autour de la notion de disparition, orchestrée (comme celle de Marcel Duchamp) ou irréfutable. 

Rafik Greiss – The Longest Sleep
Balice Hertling
84 rue des Gravilliers, Paris 3e
Jusqu’au 11 janvier 2025

Pourquoi il faut y aller 

Ce sont d’abord les tirages photographiques de Rafik Greiss publiés dans i-D Magazine, Vogue Italia, British Vogue, Interview Magazine, Purple Magazine… qui ont donné envie à la galerie d’en savoir plus sur son travail, qu’elle expose pour la deuxième fois, en mettant en avant son premier opus cinématographique. 

Ce qu’on y voit 

Au rez-de-chaussée, des photographies en noir et blanc expérimentant différents formats et supports, des sculptures, des objets-trouvés distingués (paillassons de mosquée, vantaux usagés de porte en bois blanc …) composent un journal de bord en trois dimensions. Au sous-sol, le film, qui donne son titre à l’exposition, The Longest Sleep, est diffusé sur trois écrans. 

On aime 

Dans ce film (The Longest Sleep) au charme puissant, le regard porté par l’artiste sur des célébrations soufis (Mawlid) auxquelles il assiste en tant que spectateur familier et distant, ému et intrigué, laissant grand ouvert le champ des interprétations.  

Mutable Structures
Esther Schipper
16 Place Vendôme Paris 1e
Jusqu’au 21 décembre 2024

Pourquoi il faut y aller 

La galerie a ouvert voilà deux ans son antenne parisienne mais après une série de solos, il s’agit de son premier accrochage collectif. Il réunit quatre artistes confirmés, dont Rosa Barba, à laquelle le MoMA, à New York, consacre une exposition personnelle en mai prochain. 

Ce qu’on y voit 

Outre des sculptures cinétiques hypnotiques et un tissage de bandes filmiques de Rosa Barba, l’exposition réunit des tableaux de la nouvelle série Structural Color ainsi que des sculptures en verre optique d’Ann Veronica Janssens, des peintures kaléidoscopiques de Sojourner Truth Parsons et les impressions lenticulaires mouvantes d’Anicka Yi.

On aime 

La façon dont ses œuvres s’emparent de la lumière et de la couleur, et à partir de technologies de l’image anciennes ou innovantes, mécaniques, chimiques ou numériques, ébauchent une esthétique de l’impermanence.