Cordova, Barcelone, Espagne

Ce projet a été fondé à Vienne en 2016 par Cory Scozzari avant de s’intaller à Barcelone en
2017. Il avait auparavant co-fondé Jupiter Woods à Londres. Ayant lui-même une formation
d’artiste, on retrouve une sensibilité unique dans ses relations et son travail avec les artistes
présenté.e.s. J’ai découvert des artistes fabuleux.ses grâce à lui, comme Emily Jones que j’ai pu
montrer au Palais de Tokyo par la suite, ou Sgàire Wood, qui a fait partie de l’Académie des
Mutantes au Capc cette année. C’est un project space très libre, pluridisciplinaire – ils montrent
bientôt une performance de Ligia Lewis –, avec une belle programmation expérimentale, installé
dans un bâtiiment qui accueille aussi des ateliers d’artistes, des musiciens, etc. (foc-tot)

Arica festival, Glasgow

Ça n’est pas un lieu, mais un festival nomade sans temporalité fixe. Cet évènement expérimental
unique en son genre invite des artistes performeurs.es, penseur.e.s et activistes avec une
orientation politique affirmée. En 2019, l’épisode 10 du festival faisait le lien entre le jazz, les
mathématiques et les théories de la blackness, avec Fred Moten en invité d’honneur. Jacky Wang
est également intervenue non pas pour parler de capitalisme carcéral mais de la harpe d’Alice
Coltrane. Un moment magique. J’adore cette énergie folle, cette capacité à créer un dialogue entre
artistes et théoricien.nes, toute discipline et thématiques confondues. Cette année, Arika s’est lancé
dans un travail autour de la décriminalisation des travailleur.ses du sexe.

Les urbaines, Lausanne-Renens-Chavannes, Suisse

Il s’agit d’un festival plus classique dans sa forme, qui propose des expositions ainsi que des
performances le temps d’un weekend. Sa programmation est pointue, on y retrouve une très belle
énergie autour de la jeune création – pas uniquement Suisse d’ailleurs. L’artiste Deborah Joyce
Holman était la curatrice des expositions des éditions 2018 et 2019, qui incluaient des artistes tel.les
que Ndayé Kouagou, Emmanuelle Monika Kazi et Shenece Oretha. Prochaine édition du 2 au 4
décembre.

La synagogue de Delme, France

Ce centre d’art contemporain détient pour moi la palme de la plus belle programmation en France. Les expositions y sont exigeantes, dans un centre d’art pourtant excentre. C’est très inspirant ! Son directeur, Benoît Lamy de La Chapelle, a d’ailleurs organisé le premier solo show en France d’Emily Jones. Il a aussi récemment montré Henrike Naumann et Merlin Carpenter. Je regarde aussi de près les artistes accueillis en résidence (Kevin Desbouis, Floryan Varennes, Angélique Aubrit et Ludovic Beillard, Princia Itoua et prochainement Aurilian).

TG gallery, Nottingham, Royaume-Uni

Fondée en 2014 par Tom Godfrey et codirigée avec Joshua Lockwood-Moran, cette galerie est installée dans une ancienne école primaire (Primary), plus précisément dans l’ancien appartement du gardien. C’est lors de ma première visite à Nottingham, avant de m’y installer pour travailler à Nottingham Contemporary, que j’ai découvert cet espace unique (où j’ai vu le travail de Christophe de Rohan Chabot pour la première fois). La programmation mêle culture punk, éditions et artistes locaux (comme Leomi Sadler et Alison Lloyd). La galerie développe un travail très précis, et est proche de The Community – à Pantin –, que Tom Godfrey a d’ailleurs invité à la Bonnington Gallery où il travaille également en 2019 pour une série de workshops qui a donné lieu à une exposition et une soirée (avec notamment Laetitia Badaut-Hausmann, Ethan Assouline, Cyrus Goberville, Nkisi…).

FR MoCA, Fall River, Massachussetts, Etats-Unis

Un musée d’art contemporain dans une ville post-industrielle au fond du Massachussetts ?
C’est le rêve d’un artiste engagé, Harry Gould Harvey IV, originaire de Fall River, et de Brittni Ann
DeMello Harvey, également artiste. Pour leur ville et communauté, iels ont créé ce project space qui
prend le nom d’une institution muséale. La programmation est conçue dans une forme de dialogue
pour créer une énergie élévatrice entre les habitants, des artistes émergents locaux et des figures
plus reconnues (tel que Faith Wilding). En bref, une grande ambition dans un petit espace, qui
s’inscrit dans la lignée des musées d’artistes. Je me souviendrai toujours de ma visite de Fall River en
2019, et de l’amour qu’Harry et Brittni ont pour leur ville. Harry Gould Harvey IV a récemment
montré son travail en France dans une exposition collective au CRAC Bretigny, invité par Céline
Poulin.

gta exhibitions, Zurich, Suisse

Cet espace d’exposition, rattaché au département d’architecture de l’école polytechnique de
Zurich, est co-dirigé par Fredi Fischli et Niels Olsen, qui enseignent également à l’université (ETH
Zurich). Ils mènent une réflexion autour de la scénographie, l’architecture et l’histoire de l’exposition
qui casse les codes de l’architecture exposée et me surprend systématiquement. En ce moment,
l’exposition qui est montrée, intitulée « Space as Matrix », comprend des interventions et œuvres de
Morgane Quaintance, Ursula Mayer et Matrix Feminist Design Co-operative, entre autres.

Kunsthal Gent, Gand, Belgique

Là encore, on retrouve une gestion nouvelle de l’espace et de la temporalité. Chaque artiste
invité.e lasse une trace de son passage (comme la très belle intervention de Martin Belou, ou les
lions de Nina Beier que l’on retrouve dans les toilettes) : les créations ne disparaissant pas mais
s’accumulant dans l’espace d’exposition. Les structures en place servent de support aux installations
suivantes, telles des strates d’exposition. Tout cela est rendu possible par l’architecture pensée par
Olivier Goethals (architecte-scénographe de l’actuelle Biennale de Lyon), comme une cabane
géante. On passe sur un pont, on entre dans un cinéma, on escalade une structure : notre
perspective change à chaque pas.

Triangle-Astérides, Marseille, France

Un lieu précurseur dont j’attends avec impatience la sélection d’artistes résidents chaque
année, car iels y développent de très beaux projets que l’on retrouve ensuite dans des
programmations de centre d’art ou project spaces. Je pense notamment à Ivan Cheng, Harilay
Rabenjamina, Dominique White ou encore Maurane-Amel Arbouz. Ce centre d’art a d’ailleurs une belle lignée de directrices qui y ont fait un très beau travail : Sandra Patron, Dorothée Dupuis et Céline Kopp (sans oublier les équipes qui les accompagnent, notamment Marie de Gaulejac). J’ai
hâte de suivre ce que va y développer Victorine Grataloup, qui vient d’en prendre la direction !