7 EXPOSITIONS À VOIR EN FÉVRIER 2024

 

olivier mossetSans titre (rond), Olivier Mosset, Acrylic on canvas, 1970

 

Olivier Mosset
Galerie Les Filles du calvaire
Jusqu’au 24 février 2024

C’est avec une figure historique que la galerie Les Filles du calvaire inaugure son nouvel espace. Olivier Mosset, le M de BMPT (éphémère mouvement qui l’associa pour un an, de 1966 à 1967, aux noms de Daniel Buren, Michel Parmentier et Niele Toroni), montre que depuis son dispositif initial (un cercle noir sur fond blanc), illustré ici par une toile de moyen format de 1970, il n’a cessé de poursuivre une réflexion sur la peinture abstraite (formes géométriques et monochromes). Une peinture dénuée de propos, mais qui prend cependant tout son sens en fonction du « système qui lui donne sa place ». Alors que la figuration est célébrée par une nouvelle génération de peintres, cette démonstration n’a rien perdu de sa force. Elle se conclut, au sous-sol, avec un très bel ensemble de quatre lithographies (Sans titre, 2023), alignées comme des icônes.

 

Fabrice Gygi, Quelques nouvelles…

 

Fabrice Gygi – Quelques nouvelles
Galerie Chantal Crousel
Jusqu’au 16 mars 2024

Lors de sa précédente exposition en 2022 à la galerie Chantal Crousel, l’artiste suisse, que l’on a connu d’abord pour sa pratique de sculpteur, ses installations et ses performances, opérait une nouvelle transition de l’aquarelle (une série de grilles aux tons mats initiées en 2018) vers la peinture à l’huile. Dans ce nouveau solo, il s’adonne quasi exclusivement à l’exploration de la matière brillante, épaisse et grasse de la peinture, qu’il déroule et étire au platoir en larges bandes entrecroisées. Ces tissages évoquent aussi bien l’origine textile du motif que la reproduction mécanique de l’image, ou plus trivialement la trace laissée dans le beurre par la lame d’un couteau. L’aspect tantôt solaire, tantôt martial, de ces toiles de très grand format, la sensualité de la matière, qui déborde ou se creuse, grave en lignes droites la surface et entre en tension avec la rigueur géométrique, tout cela compose des états, des moments, des tentatives peut-être d’arrachement. « Une lumière qui se superpose sans adhérer au Teflon d’une journée qui ne cesse de se répéter », écrit Fabrice Gygi en guise d’introduction.

 

Kirill Savchenkov – The Stranded Horse and The Riderless Night
Galerie Allen
Jusqu’au 24 février 2024

La galerie Allen fait partie de ces rares enseignes parisiennes qui cultivent encore le risque d’expositions à la limite de la perception. Le travail de Kirill Savchenkov part justement souvent de choses infinitésimales, branches d’arbre, plumes d’oiseaux, grains et poussières qui traînent au sol. Ces éléments ténus lui fournissent la matière première de sculptures fragiles et minuscules dont la délicatesse renvoie à la texture des songes, des souvenirs et des prémonitions, voire aux frémissements des catastrophes. Nouri de lectures et aiguillonnée par une extrême sensibilité à l’air du temps Kirill Savchenkov lit l’avenir dans des architectures miniatures de fils de métal, de crins de cheval et de poils de chiens. Sélectionné pour représenter la Russie au pavillon national à la 59ème Biennale de Venise en 2022, il s’est retiré du projet en signe de protestation contre l’invasion de l’Ukraine.

 

Babi Badalov, Orientalism Occidentalism, 2023

Babi Badalov – To walk, to work, to die
Poggi
Jusqu’au 9 mars 2024

Alors que le musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne l’accueille dans son project space (Xenopoetry jusqu’au 28 avril), la galerie Poggi propose un déploiement immersif du travail de Babi Badalov. Représentant prolifique d’une poésie visuelle qui entremêle les mots et les cultures, orientales et occidentales, l’artiste d’origine azéri peint sur toutes sortes de textiles auxquels il donne une nouvelle vie. Nappes, draps, couvertures … sont ainsi transformés en manifestes d’une hybridation de la langue, d’un dépassement de toutes les frontières. Graphique, poétique et politique, l’œuvre de Babi Badalov fait écho à l’époque, inventant un alphabet proliférant, dans le prolongement des logogrammes de Christian Dotremont et des pictogrammes de Keith Haring.

 

Chibụike Ụzọma

Chibụike Ụzọma – Twelve Tickets
Galerie Mitterrand
Jusqu’au 23 mars 2024

Cette première exposition à la galerie Mitterrand de Chibụike Ụzọma (né en 1992 à Port Harcourt) est organisée par la collectionneuse et curatrice Barbara Newman, qui accompagne des artistes internationaux pour leur offrir des opportunités dans le paysage culturel parisien. Elle suit l’artiste nigérian depuis ses débuts (d’un group show à la galerie Pace à un solo à la galerie Simon Lee). Cette nouvelle itération réunit douze toiles d’une période récente. Avec ses superpositions de références, d’images figuratives, de motifs géométriques, de techniques (pochoir, spray aérosol, peinture gestuelle), Chibụike Ụzọma revendique le vide comme clef d’interprétation d’une œuvre qu’il souhaite avant tout « ouverte ».

 

Émile Degorce-Dumas

Émile Degorce-Dumas – Antimachus – Delicate wings melt with the sting of burning light
Suzanne Tarasiève – Project Room
Jusqu’au 9 mars 2024

Emile Degorce-Dumas se joue avec délice des limites du bon et du mauvais goût, appliquant au registre décoratif de la céramique les codes du grotesque, voire du punk. Partant, pour cette exposition dans le Project Room de la galerie Tarasiève, de la figure supposée d’un rare spécimen de papillon, il crucifie gaiement aux murs du white cube des créatures vaguement ailées aux grimaces clownesques, hérissées çà et là de pointes métalliques et de piercings dorés. Ces monstres rafistolés pour certains à l’aide de sparadraps en trompe-l’œil veulent faire oublier sa maîtrise parfaite d’un medium qu’il aborde avec une gourmandise de peintre coloriste.

 

Perrotin Editions, Tous collectionneurs !
Perrotin, 10 impasse Saint Claude, Paris
Jusqu’au 22 février 2024

Affiches, éditions, objets d’art, livres d’artistes, le Perrotin Store déborde et envahit l’espace Saint Claude de la galerie. Parmi les trouvailles de ce grand déballage, au milieu des posters, des t-shirts, des tote bag et des mugs, on a repéré les plats en céramique émaillée blanche ornés de dessins de Claire Tabouret, le très beau puzzle en bois peint de Josh Sperling ou les lampes perles de Jean-Michel Othoniel …