Etienne Chambaud – Expansion
L’univers fascinant d’Etienne Chambaud (né en 1980) est fait de métamorphoses et d’hybridations des matières et des formes. Pour l’ouverture de son très élégant et discret espace parisien, la galerie Esther Schipper montre une série de ses sculptures murales combinant des panneaux métalliques dorés servant à protéger les icones religieuses avec des formes immaculées issues de l’impression 3D, des inclusions sous verre, une sculpture en bronze, et une installation sonore mimant les chants d’oiseaux qui invite à s’interroger sur les systèmes de taxonomie en s’adressant à nos sens. L’artiste bénéficie actuellement de sa première exposition personnelle dans une institution au LaM, musée d’art contemporain d’art moderne et d’art brut de Lille Métropole.
Esther Schipper, 16 place Vendôme, 75001 (jusqu’au 2 décembre 2022)
PM. Staff – Love life
Des photogrammes aux couleurs acidulées de couteaux comme autant de portraits de ses proches, des bouteilles emplies de sucs gastriques artificiels, des gravures sur plaques d’acier figeant des souvenirs numériques, une sculpture constituée de barrières rotatives anti-effraction, d’un coupe-vent rouge et de délicates chaînes d’argent, des vidéos, et des mots, beaucoup de mots car la pratique de P. Staff (né en 1987) est traversée par la poésie. La poésie pour parler de la mort, de la vie, de la toxicité des êtres et des choses, et de cette envie de faire le mur pour voir ce qu’il y a de l’autre côté, de s’évader du monde. P. Staff fait partie des artistes présentés dans l’exposition internationale de la 59ème Biennale de Venise, The Milk of Dreams.
Galerie Sultana, 75 rue Beaubourg, 75003 ( jusqu’au 12 novembre 2022)
Rayane Mcirdi
Dans les films de Rayane Mcirdi, l’impression d’intimité immédiate tient à la légèreté de son dispositif (un micro, une caméra) autant qu’à la familiarité de l’auteur avec son sujet : les villes de Gennevilliers et d’Asnières-sur-Seine dans lesquelles il a grandi, au milieu de sa famille et de ses amis. La galerie présente une sélection de ses opus, dont l’emblématique Croissant de feu, chronique d’une cité effacée par la rénovation urbaine. Entre enquête sociologique et parabole bavarde, béton et échappée bucolique, ses microfictions non dénuées de nostalgie charrient des histoires individuelles et des émotions collectives, rivant le spectateur à l’écran et brouillant les frontières entre l’art et la vie.
Galerie Anne Barrault 51 rue des Archives, 75003 ( jusqu’au 26 novembre 2022)
Exposition n° 120 (maybe)
Joyeux anniversaire : pour célébrer ses quinze ans d’existence, la galerie réunit des œuvres de chacun de ses artistes et de quelques autres (Max Ernst ou Robert Mapplethorpe en guest stars). Bruissant de conversations secrètes, l’exposition s’offre comme une collection idéale, des collages délicats de Shabahang Tayyari à ceux, plus violents, de Terence Mongo, des peintures puissantes de Wassef Boutros-Ghali à une miniature sur bois de Victoria Gittman, d’une sculpture en grès phallique de Simone Fattal à un brutaliste assemblage de rebus de Ser Serpas ou à une tête en bronze spectrale de Pol Taburet. On y découvre aussi des transmissions inattenduess entre générations, comme avec ce Silent City, 2022, un tableau onirique de Hongyan, la mère de Xinyi Cheng, également présente avec une toile aux teintes et à l’humour tendres. Au sous-sol, une sélection de vidéos en mode home cinéma.
Balice Hertling, 84 rue des Gravilliers, 75 003 (jusqu’au 19 novembre 2022)
Crowne plaza
Pour chacune de ses expositions, le collectif La Méditerranée – cofondé par l’artiste Edgar Sarin – imagine un élément architectural appelé à prendre place un jour dans un village restauré. Ici, la sculpture/architecture d’un aqueduc est placée au milieu d’un accrochage d’œuvres réunies au hasard des trouvailles d’Aurélien Jacquin, le fondateur du lieu. Une grande fresque de Judith Reigl empruntée au Musée Maillol – fondation Dina Vierny côtoie une tapisserie d’Alighiero Boetie, une petite toile de Matisse, Nu au bord de la mer, 1909, fait de l’œil à un tableautin de Francis Alÿs de 1989, plus loin une peinture sortie de l’atelier de Marcella Barcelò… Sans autre raison que le plaisir de la rencontre fortuite.
Forma, 127 rue de Turenne, 75003 (jusqu’au 10 décembre)
Le divan de Félix
Conçue comme un double hommage à David Wojnarowicz et à Félix Guattari, figures subversives disparues il y a trente ans, cette exposition présente des œuvres du premier (une petite toile, des sérigraphies, un poster…) et au sous-sol, une longue interview filmée du second, qui lui donne son titre, Sur le divan de Félix. Le lien entre les deux hommes ? Un texte rédigé par le psychanalyste et philosophe français sur la vie et l’œuvre du « peintre écrivain » américain, publié en 1989 en introduction du catalogue The Shadow of Forward Motion. Des photographies de Marion Scemama documentant le travail de David Wojnarowicz ainsi qu’un carnet de tirages numériques d’Antoine d’Agata complètent cet ensemble, prétexte à renouer avec une pensée se développant dans la marge.
New galerie, 2 rue Borda, 75003 Paris (du 15 octobre au ?)